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termes de la conclusion ne peuvent pas être pris plus généralement que dans les prémisses et cela parce que le plus ne saurait être contenu dans le moins. Indépendamment de ces règles ardues, tout lecteur attentif discernera qu’en affirmant que l’idée d’autorisation contient celle d’encouragement, la conférencière émettait une théorie sans évidence. Quand un gouvernement autorise la liberté de la presse, est-ce dire qu’il encourage les articles qui tenteront de le renverser ? J’ai d’autant moins envie d’insister, que Mme de Morsier dut d’être une si mauvaise logicienne, non point à son intelligence, qui fut très bien outillée par la nature, mais à une éducation par trop dépourvue de méthode et d’exercices philosophiques.

Pour peu que cette femme fût née cinquante ans plus tard et qu’elle eût été en mesure de s’asseoir sur les bancs de nos Universités, il est certain qu’en se familiarisant avec la gymnastique de la pensée, elle fût parvenue à mieux déduire ses thèses et à les démontrer avec une méthode plus rigoureuse, mais serait-elle arrivée à leur donner alors une éloquence aussi persuasive ?… En un mot, dans ces conférences, ce qui vient de l’esprit semble souvent hasardé,