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la femme. Deux points seuls se précisent : celles qui réussirent à s’imposer à l’attention de leurs contemporains, furent des autodidactes. La culture intensive, de mode dans les lycées, parmi les étudiantes, ne produit que des femmes savantes et nous savons, depuis Molière, ce qu’il en faut penser. Le don ne s’acquiert pas. Celles qui l’ont reçu sauront, quoi qu’il advienne, trouver les possibilités de le faire fleurir et fructifier. Malgré l’absence de professeurs, en dépit des étroitesses du milieu, quoique les tentations de la richesse leur murmurassent des conseils dangereux, Mmes Barine, de Morsier et Dornis devinrent aussi instruites que maints bacheliers ou licenciés, et j’en pourrais dire autant de Mmes Neera, Robinson et Félix-Faure-Goyau, quoique les conditions parmi lesquelles se développèrent, à Milan, à Florence ou au Havre, ces trois jeunesses ne fussent pas précisément favorables à l’apprentissage des bonnes et belles lettres. La thèse a été trop nettement établie par Mme Barine, pour qu’il soit nécessaire de la reprendre.

Tout au plus, remarquerai-je que les femmes supérieures ne seront qu’assez tardivement en possession de leur supériorité. Ce qui reste précisément le contraire des authoress moyennes