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Il est important de prévenir de bonne heure les progrès de l’habitude ; &, quelle que soit la première cause des pollutions, de ne pas les laisser invétérer. Quand elles ont duré longtemps elles se guérissent très-difficilement. Il n’y a point de maladie, dit M. Hoffman, qui tourmente plus les malades, & donne plus de peines aux Médecins, que les pollutions nocturnes qui ont duré long-temps, & qui sont devenues habituelles, sur-tout si elles reviennent tous les jours. L’on emploie les meilleurs remedes presque toujours inutilement, souvent même ils font plus de mal que de bien[1].

Tous les Médecins, qui ont écrit sur cette maladie, en ont dit la guérison très-difficile, & tous les Médecins, qui ont eu occasion de la traiter, l’ont éprouvé eux-mêmes, & l’on ne doit point en être surpris. A moins que l’on ne pût ou redonner aux organes leur force, & diminuer leur irritabilité pendant le temps qui s’écoule entre deux pollutions, ce qui est impossible, ou prévenir tout-à-coup le retour des

  1. Conf. 102.