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ces sont bien moindres qu’on ne le croit. Je puis citer plusieurs témoins à qui dès les premiers jours, il n’en a plus rien coûté de renoncer à la variété & à la faveur des mets recherchés, pour se remettre au régime simple. C’est celui qu’indique la Nature ; & qui plaît aux organes bien constitués. Un palais sain, qui a toute la sensibilité qu’il doit avoir, ne peut goûter que les mets simples ; les composés, les apprêts lui sont insoutenables, & il trouve dans les aliments les moins savoureux une saveur qui échappe aux organes émoussés : ainsi ceux qui y reviennent pour leur santé, par raison & avec quelque goût, doivent être sûrs qu’à mesure qu’ils recouvreront cette santé, ils trouveront dans ces aliments des délices qu’ils n’y soupçonnent pas. Une oreille fine démêle cette légère différence entre deux tons qui échappe à une oreille moins sensible, il en est de même des nerfs des organes du goût : quand ils sont exquis ils apperçoivent les plus légères variétés des saveurs, & ils y sont sensibles ; les buveurs d’eau en trouvent qui les flattent autant que le Falerne le plus