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sement. J’ai vu les maux d’estomac les plus rebelles, & les langueurs les plus invétérées se dissiper par cette seule attention. J’ai vu d’un autre côté des personnes bien portantes tomber dans les infirmités, quand leurs dents endommagées ne leur permettoient plus qu’une mastication imparfaite, & ne recouvrer leur santé que quand, après la perte totale de leurs dents, les gencives acquéroient cette dureté qui les met à même d’en faire les fonctions.

Tant de détails, tant de précautions et de privations sont exprimés dans un vers de M. Procope.

Vivre selon nos loix, c’est vivre misérable.

Mais peut-on trop payer la santé ? Qu’on est bien dédommagé des sacrifices qu’on lui fait, par le plaisîr d’en jouir, par les agréments qu’elle répand sur tous les moments de la vie. Sans la santé, dit Hippocrate, on ne peut jouir d’aucun bien ; les honneurs, les richesses & tous les autres avantages sont inutiles[1]. D’ailleurs, ces sacrifi-

  1. De diæta acut. l. 3, c. 12 Foëf. 368.