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de la nuit lui a rendu tout son principe vivifiant ; & la rosée qui s’évapore peu-à peu, après s’être chargée de tout le baume des fleurs sur lesquelles elle a séjourné, le rend véritablement médicamenteux. L’on nage au milieu d’une essence de plantes qu’on inspire continuellement, & dont rien ne peut suppléer le bon effet. Le bien-être, la fraîcheur, la force, l’appétit qu’on sent pendant le reste du jour, en est une preuve à la portée de tout le monde, plus forte que tout ce que je pourrois ajouter. J’en ai vu encore très-récemment les effets les plus sensibles sur quelques personnes valétudinaires, sur celles sur tout qui étoient hypocondriaques ; elles éprouvoient, de la manière la plus marquée, que si elles humoient l’air au lever du soleil, elles se sentoient beaucoup plus gaies le reste du jour ; & ceux qui le passoient avec elles n’auroient pas pu se tromper à cette marque sur l’heure de leur lever. L’on sent combien cet effet est important pour les malades de la consomption dorsale, qui sont si souvent hypocondriaques. Le retour de la gaieté démontre seul d’une fa-