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plus spiritueuse que dans tout autre temps ; c’est une perte réelle que l’on fait, & qui a lieu, de quelque façon que se fasse l’émission du sperme, puisqu’elle dépend de l’agitation qui l’accompagne. Dans le coït, elle est réciproque, & alors l’un inspire ce que l’autre expire. Cet échange est mis hors de doute par des observations sûres. J’ai vu, il n’y a pas long-temps, un homme qui n’avoit aucune gonorrhée, ni aucun symptôme vérolique cutané, donner la maladie vénérienne à une femme qui, dans le même instant, lui rendoit la gale en échange. L’un, dans ce cas, compense les pertes de l’autre. Dans celui de la masturbation, le masturbateur perd & ne recouvre rien.

En observant l’effet des passions, on découvre une septieme différence entre ceux qui se livrent aux femmes, & les masturbateurs ; différence qui est toute au désavantage de ces derniers. La joie qui tient à l’ame, & qu’il faut bien distinguer de cette volupté purement corporelle que l’homme partage avec l’animal, & dont elle diffère du tout au tout, cette joie, dis-je, aide les digestions, anime la circulation, favo-