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corps ont été astreints, dès leur création, à des loix qui en régissent nécessairement tous les mouvements, & dont la Divinité ne change l’économie, que dans un petit nombre de cas réservés, je ne voudrois avoir recours aux causes miraculeuses, que quand on trouve une opposition évidente avec les causes physiques. Ce n’est point le cas ici : tout peut très bien s’expliquer par les loix de la méchanique du corps, ou par celles de son union avec l’ame. Cette habitude de recourir aux causes surnaturelles a déjà été combattue par Hippocrate, qui, en parlant d’une maladie que les Scythes attribuoient à une punition particulière de Dieu, fait cette belle réflexion : Il est vrai que cette maladie vient de Dieu, mais elle en vient comme toutes les autres ; elles n’en viennent pas plus les unes que les autres, parce que toutes sont une suite des loix de la nature, qui régit tout[1].

Sanctorius, dans ses observations, nous fournit une première cause de ce danger particulier. Un coït modéré est utile, dit-il, quand il est sollicité par

  1. De aere, locis & aquis. Foesius, p. 193.