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régions, l’aéronaute le plus expert ne sait guère apprécier les distances. Ce sera donc un véritable guide, d’où le nom qui lui a été donné, rope, signifiant câble en anglais. En outre, si notre ballon descend, notre guide-rope va successivement toucher terre dans toute sa longueur, et il délestera l’aérostat, en amortissant le premier choc. Cette corde agit donc encore comme un véritable ressort qui empêche le retour vers le sol d’être trop brusque. Si notre ancre ne mord pas immédiatement, le guide-rope sera trainé à notre remorque ; mais il tendra à nous arrêter, car il produira contre le sol une résistance de frottement considérable ; il pourra même s’enrouler autour d’un obstacle, d’un arbre, d’un poteau, et enfin offrir prise aux braves paysans qui ne manqueront pas de venir à notre aide, s’ils le peuvent. Cette simple corde qui pend après le cercle est donc d’une utilité extraordinaire ; c’est à l’illustre aéronaute anglais Green que revient l’honneur de l’avoir employée le premier. L’invention, direz-vous, est bien simple. Sans doute, mais personne n’y avait songé avant lui, et vous et moi, peut-être, ne penserions pas au guide-rope sans le vieux Green.

Notre armement est à peu près complet ; nous n’oublierons pas de mettre dans les boîtes de la nacelle un bon couteau, quelques cordelettes,