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peur ne s’élève sur les rampes de neige des massifs géologiques qu’au prix de longues heures de fatigue, de danger, d’angoisse. Il doit passer des nuits dans des huttes de neige ou dans des cabanes mal fermées, ouvertes à l’âpreté des vents ; ses forces s’épuisent à mesure qu’il enfonce son pic à des altitudes plus grandes, et quand il atteint le sommet de la montagne, ce n’est pas en conquérant qu’il frappe du pied le sol vierge de ces hautes régions, c’est en homme épuisé et découragé. Lisez de Saussure, et vous verrez quels obstacles il eut à franchir pour gravir le premier les pentes escarpées du mont Blanc, quelles difficultés il eut à vaincre, quelles souffrances il dut endurer.

Si le spectacle grandiose des scènes atmosphériques est de nature à ouvrir l’âme à la contemplation, le ballon en lui-même n’est-il pas encore bien propre à exciter l’intérêt des chercheurs, à soulever une infinité de problèmes de la plus haute importance ? De quelque côté que s’envisage la navigation aérienne, elle offre toujours à l’esprit des objets d’étude comme des sujets d’admiration. Le petit livre que nous publions aujourd’hui a pour but d’initier le lecteur à cette branche encore si peu étudiée des connaissances humaines ; et, pour suivre une voie méthodique et utile, nous devons commencer par nous