Page:Tissandier - Voyages dans les airs - 1885.djvu/25

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

outre, deux rames placées entre la proue et le gouvernail étaient destinées à battre l’air comme les ailes d’un oiseau. Tous ces organes se manœuvraient à l’aide de cordes par les aéronautes dans la nacelle (fig. 10). C’est avec ces moyens d’action que Guyton de Morveau, de Virly et l’abbé Bertrand essayèrent de se diriger dans les airs ; les expériences furent continuées longtemps, avec une grande persévérance, mais sans aucun succès. L’Académie de Dijon, on doit le reconnaître, ne recula, pour les mener à bonne fin, devant aucune dépense.

Le 18 juillet 1784, les frères Robert exécutèrent à Saint-Cloud, en présence de toute la cour, une très curieuse ascension, qu’ils avaient organisée avec le concours du duc de Chartres, amateur passionné de l’aérostation naissante, et qui les accompagna dans leur voyage. Les frères Robert abandonnaient pour la première fois la forme sphérique du ballon et employaient un aérostat cylindrique allongé ; la nacelle, également allongée, était munie de « cinq parasols ou ailes de taffetas bleu en forme de rames » qui devaient servir de propulseurs, et d’un grand gouvernail rectangulaire (fig. 11). L’ascension s’exécuta très heureusement et la descente eut lieu dans le parc de Meudon, sans que les rames toutefois aient exercé la moindre influence sur la marche du ballon.