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La navigation aérienne par les aérostats allongés à hélice, absolument démontrée aujourd’hui, est un fait acquis à la science contemporaine.

Pour la rendre pratique et utilisable, il faut construire des navires aériens de très grandes dimensions qui enlèveront des machines très puissantes et atteindront des vitesses propres de 12 à 15 mètres à la seconde, leur permettant de fonctionner presque constamment. Les jours de grand vent, lorsque la bourrasque ou la tempête règneront dans l’air, les aérostats dirigeables resteront au port, comme le font les navires océaniques. Ce n’est plus qu’affaire de capitaux. Il existe des navires cuirassés qui coûtent vingt millions de francs ; ils ont pour abri des ports qui ont parfois nécessité des dépenses de centaines de millions. Il n’en faudrait pas tant pour faire de la navigation aérienne. Un million suffirait pour construire un aérostat allongé de 40 000 à 50 000 mètres cubes, qui pourrait avoir une vitesse propre égale à celle de nos trains express, tout en ayant un excès de force ascensionnelle disponible très considérable, pour les voyageurs et le lest. Le jour où de telles constructions seront exécutées, la terre n’aura plus de mystère pour l’explorateur ; la locomotion par l’air permettra d’accomplir des voyages avec des vitesses inconnues à notre époque, quand