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après s’être accroché, en rasant la terre, au mur du parc de Sceaux, côté du sud, près la route de Versailles à Choisy, et était descendu à Chatenay, où il a été accueilli par Mme Pinon et M. Grivois, propriétaires. On dit que pendant l’expérience de M. Degen, deux auteurs du Théâtre des Variétés faisaient le plan d’une pièce intitulée Vol-au-vent, destinée à ce théâtre. On ajoute que le Vaudeville compte aussi célébrer le départ de M. Degen.

L’inventeur ne perdit pas confiance, et la presse continua à lui prêter son concours, pour lui permettre de reprendre sa revanche.

Extrait du Journal de Paris du mardi 16 juin 1812.
VARIÉTÉS
Donnons-lui sa revanche

Nos pères ont bien mal fait de mourir si vite. Pourquoi se sont-ils tant pressés ? que de belles choses ils auraient vues, s’ils avaient voulu se donner la peine d’attendre un instant ! Pauvres gens ! je les plains, ils marchaient : nous volons aujourd’hui. Cette découverte aurait dû être faite par un Français ; nous sommes si légers mais la gloire en était réservée aux Allemands. C’est grâce à M. Degen qu’il est reconnu que l’homme est un volatile. L’illustre inventeur, fort de sa conscience et de ses ailes de 22 pieds d’envergure, s’est élevé majestueusement dans les airs, où je crois qu’il serait encore, s’il ne s’était souvenu qu’il avait un petit compte à régler avec le caissier de Tivoli. Cependant, il faut bien en convenir, M. Degen n’a pas tenu ce qu’il nous avait promis ; il devait, si j’ai bien lu son affiche, se diriger contre le vent et de fort honnêtes gens préten-