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système, avec l’aviateur, devait être attaché à un petit ballon gonflé de gaz hydrogène. L’inventeur avait la prétention, à l’aide de ses ailes, d’entraîner l’aérostat qui le soulevait, et de le diriger dans l’atmosphère. Le projet n’était pas réalisable, l’aérostat sphérique destiné à enlever le poids d’un homme offrant déjà un volume et une surfaces considérables.

Nous résumerons d’une façon complète l’histoire malheureuse des expériences exécutées par Degen à Paris en 1812, en reproduisant les articles qui ont successivement été publiés à ce sujet dans le Journal de Paris.

Le premier article que l’on va lire est d’autant plus intéressant, qu’il a été écrit par Garnerin, le célèbre expérimentateur du parachute.

Extrait du Journal de Paris du 9 juin 1812.
M. DEGEN
Volera-t-il ? Ne volera-t-il pas ?

Voilà ce qu’on se dit depuis quelques jours, dans les places publiques, dans les promenades, dans les salons dorés, dans les boutiques des marchands : volera-t-il, ne volera-t-il pas ? à quoi servent les journalistes s’ils ne parlent jamais qu’après l’événement ? à quoi servent-ils surtout, si, imitant certain critique de théâtre, ils ne nous disent pas même la vérité après l’événement, et s’ils prennent, suivant leur intérêt personnel, les applaudissemens pour des sifflets, et les sifflets pour des applaudissemens ?

Moi, j’oserai prendre franchement l’initiative, au risque de faire rire de pitié ces ignorans orgueilleux qui se