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parce que les détails qu’on en donnait, étaient très incomplets. Voici ce qu’on avait lu dans une feuille allemande :

M. Jacques Degen[1], habile horloger de Vienne, vient de s’élever dans l’air comme un oiseau, par un procédé de son invention. Il s’applique deux ailes artificielles faites de petits morceaux de papier, joints ensemble avec de la soie la plus fine. En battant de ces ailes, il s’élève avec beaucoup de rapidité, et dans une direction soit perpendiculaire, soit oblique, jusqu’à la hauteur de cinquante-quatre pieds. Son expérience, qui eut lieu devant une société nombreuse, lui valut les plus vifs applaudissements.

Un savant de Leipsick, M. Zacharie, avait publié les gravures que nous reproduisons ci-contre, en les réduisant (fig. 15 et 16), et qui ne tardèrent pas être exposées chez tous les marchands d’estampes de Paris. Il avait ajouté quelques pages de texte où il faisait des restrictions prudentes. M. Degen s’est élevé. Pourquoi oublie-t-on de dire quel jour et à quelle heure ? La société était nombreuse pourquoi ne nomme-t-on personne ? Quoi qu’il en soit de ces réserves, le savant Allemand donne la description du mécanisme. Nous allons en reproduire les passages les plus saillants.

Les deux ailes présentent une carcasse probablement de jonc ou de baleine, à peu près comme celle

  1. Le vrai nom de l’inventeur était Jacob Degen. Depuis on a presque toujours écrit Deghen. Nous avons conservé l’orthographe primitive du nom.