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coup moins pesant que ceux qu’on connaît aujourd’hui[1].

Les travaux les plus importants qui ont été publiés dans les temps modernes sur l’étude du vol aérien, sont dus à M. Pettigrew en Angleterre, et surtout à M. le professeur Marey, qui, avec la rigoureuse précision de la méthode expérimentale, a déterminé les vrais mouvements des ailes des insectes et des oiseaux. M. Pettigrew a cru voir dans la courbure de l’aile une surface gauche hélicoïdale frappé de cette coïncidence entre la forme de l’aile et celle de l’hélice propulsive des navires, il en est arrivé à considérer l’aile de l’oiseau comme une vis dont l’air serait l’écrou.

Nous ne croyons pas, a dit avec raison M. Marey, devoir réfuter une pareille théorie. Il est trop évident que le type alternatif qui appartient tout mouvement musculaire ne saurait se prêter à produire l’action propulsive d’une hélice ; car en admettant que l’aile pivote sur son axe, cette rotation se borne à une fraction de tour, puis est suivie d’une rotation de sens inverse, qui dans une hélice, détruirait complètement l’effet produit par le mouvement précédent.

M. Marey a étudié successivement le mécanisme du vol des insectes et des oiseaux. Après avoir employé la méthode graphique à déterminer le mouvement des ailes, le savant professeur est arrivé à reproduire ce mouvement et à construire un insecte artificiel. Voici comment l’au-

  1. Revue des revues, 1850.