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seconde. Le temps de l’élévation de l’aile est à peu près double de celui de l’abaissement, et le nombre de vibrations ou battements des ailes dans une seconde est d’environ 25. La quantité de travail que dépense l’oiseau en une seconde est égale il celle qui serait nécessaire pour élever son propre poids à 8 mètres de hauteur.

Lorsque l’oiseau peut se mouvoir horizontalement avec une grande vitesse, comme 15 mètres par seconde, l’action de la pesanteur devient alors très petite par rapport à la résistance que l’air oppose au mouvement du corps, et cette action peut être négligée. Par conséquent, le mouvement horizontal de l’oiseau exige que la direction du battement des ailes soit aussi sensiblement horizontale. La vitesse d’abaissement de l’aile doit être alors trois fois et demie plus grande que la vitesse du déplacement de l’oiseau dans cet air tranquille.

D’après ce qui précède, il est aisé de comparer, d’après Navier, la quantité de travail que l’homme est capable de produire, avec celle qu’exige le vol. L’oiseau qui plane dans l’air dépense dans chaque seconde la quantité d’action nécessaire pour élever son poids à 8 mètres de hauteur. Un homme, employé, dans les travaux des arts, à tourner une manivelle pendant huit heures par jour, est regardé comme élevant moyennement, dans une seconde, un poids de 6 kilogrammes à 1 mètre de hauteur. En supposant que cet homme pèse 70 kilogrammes, cette quantité de travail est capable d’élever son propre poids à 86 millimètres de hau-