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zontal et frappent également contre l’air non troublé, grâce à la résistance duquel elles se meuvent par une réflexion de mouvement. Mais c’est contraire au témoignage de nos yeux aussi bien qu’à la raison car nous voyons que les plus grandes espèces d’oiseaux, tels que cygnes, oies, etc., ne font jamais en volant vibrer leurs ailes vers la queue avec un mouvement horizontal comme celui des rames, mais les courbent toujours vers le bas, et décrivent ainsi des cercles élevés perpendiculairement à l’horizon.

Plus d’un siècle s’écoula après Borelli, sans que l’étude du vol ait été soumise à des observations précises.

En 1850, Navier a présenté à l’Académie des sciences des considérations sur le mécanisme du vol chez les oiseaux, et la possibilité d’approprier cette faculté à l’homme. Je vais m’efforcer de reproduire succinctement les principaux arguments de l’auteur.

La première chose à déterminer, quand on examine la manière dont s’opère le vol des oiseaux, est la force qu’ils emploient pour faire mouvoir leurs ailes. Pour cela, il convient de les considérer, 1o  lorsqu’ils veulent s’élever verticalement ou planer dans l’air, sans avancer ni reculer, en résistant seulement à l’action de la pesanteur ; 2o  lorsqu’ils veulent se mouvoir horizontalement avec une grande vitesse, dans un air calme, ou lutter contre un vent violent. Lorsque l’oiseau plane simplement dans l’air, la vitesse d’abaissement du centre de l’aile peut être estimée, d’après Navier, à environ 7 mètres par