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Borelli explique plus loin comment un coin étant poussé dans un corps, il tend à le séparer en deux portions ; mais si l’on permet aux parties du corps de réagir sur le coin, elles communiqueront des impulsions obliques aux faces du coin, et le feront sortir la base la première, en ligne droite.

Poursuivant cette analogie, Borelli s’efforce de faire voir que si l’air agit obliquement sur les ailes, le résultat sera un transport horizontal du corps de l’oiseau ; Si l’aile frappe verticalement vers le bas, l’oiseau volera horizontalement en avant.

Je ne saurais mieux faire d’ailleurs que de citer textuellement les passages les plus saillants de l’ouvrage de Borelli.

Si l’air placé sous les ailes est frappé par les parties flexibles des ailes, avec un mouvement vertical, les voiles et les parties flexibles de l’aile céderont dans une direction ascendante et formeront un coin, ayant la pointe dirigée vers la queue. Que l’air, donc, frappe les ailes par dessous, ou que les ailes frappent l’air par dessous, le résultat est le même, les bords postérieurs ou flexibles des ailes cèdent dans une direction ascendante, et en agissant ainsi, poussent l’oiseau dans une direction horizontale.

Quant au second point ou au mouvement transversal des oiseaux (c’est-à-dire au vol horizontal), quelques auteurs se sont étrangement mépris ; ils pensent qu’il est semblable à celui des bateaux qui, poussés à l’aide de rames, se meuvent horizontalement dans la direction de la proue, et en pressant sur l’eau résistant en arrière, s’élancent avec un mouvement contraire et sont ainsi portés en avant. De la même manière, disent-ils, les ailes vibrent vers la queue, avec un mouvement hori-