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avait indiqué, le marquis de Bacqueville se montra avec ses ailes. L’un des côtés de son hôtel se terminait en terrasse ; ce fut de là, d’après les récits de l’époque, qu’il s’abandonna à l’air. On prétend que son vol débuta bien, et qu’il put s’élancer jusqu’au bord de la Seine ; mais, il tomba bientôt sur un bateau de blanchisseuses. Il dut à la grandeur de ses ailes de ne s’y pas tuer ; il eut la cuisse cassée.

En 1772, l’abbé Desforges, chanoine de Sainte-Croix à Étampes, annonça par la voie des journaux l’expérience d’une voiture volante. Voici la reproduction textuelle de ce qui été publié sur l’appareil de l’abbé Desforges, dans les affiches, annonces et avis divers de 1772[1].

Du mercredi 21 octobre 1772.

On connaît les hommes volans, ou les aventures de Pierre Wilkins, traduites de l’anglois, qui parurent il y neuf à dix ans en (1765). La lecture de ce roman, dont bien des idées sont empruntées de Robinson, a sûrement réchauffé le goût de quelques Glumms françois pour l’art de voler. Toutes les leçons qu’en a données Tuccaro dans son livre, ne valent pas en effet la description du Groundy faite par Wilkins, ni celle du vol d’Youwarky sa femme, et des autres Glumms volans. Or comme ce livre nous paroît tout aussi propre à exciter l’industrie que l’histoire de Robinson en qui le précepteur d’Émile reconnoit cette propriété, nous ne doutons pas que l’armement naturel des Glumms de

  1. Quarante-quatrième feuille hebdomadaire du 21 octobre 1772,1 vol. in-4o de la Bibliothèque Mazarine, portant le no 18 490.