Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/49

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bien cirée et goudronnée, couverte de peau et fortifiée de distance en distance de bonnes cordes, ou même de câbles dans les endroits qui en auront besoin, soit en dedans, soit en dehors, en telle sorte qu’à évaluer la pesanteur de tout le corps de ce vaisseau, indépendamment de sa charge, ce soit environ deux quintaux par toise carrée. La pesanteur de l’air de la région sur laquelle nous établissons notre navigation étant supposée à celle de l’eau comme 1 à 1000, et la toise d’eau pesant 15 120 livres, il s’ensuit qu’une toise cube de cet air pèsera environ 15 livres et 2 onces ; et celui de la région supérieure étant la moitié plus léger, la toise cube ne pèsera qu’environ 7 livres 9 onces. Ce sera cet air qui remplira la capacité du vaisseau ; c’est pourquoi nous l’appellerons l’air intérieur, qui réellement pèsera sur le fond du vaisseau, à raison de 7 livres 9 onces par toise cube ; mais l’air de la région inférieure lui résistera avec une force double, de sorte que celui-ci ne consumera que la moitié de sa force pour le contre-balancer, et il lui en restera encore la moitié pour contre-balancer et soutenir le vaisseau avec toute sa cargaison.

Nous n’insisterons pas davantage sur les idées du P. Galien, qu’il s’est contenté de présenter à titre de simples amusements, mais qui n’en sont pas moins très curieuses. Il se trompait d’ailleurs en admettant que l’air léger des hautes régions pourrait être employé à gonfler des aérostats pour de basses régions. Cet air, ramené à des niveaux inférieurs, se réduirait de volume et prendrait la densité du milieu ambiant.