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parce que la résistance n’augmente que comme leur surface et la force ascensionnelle comme le cube des dimensions.

Les objections qui ont été faites à la possibilité de diriger les aérostats, sont tombées successivement devant l’expérience. Le ballon, a-t-on dit, ne peut pas trouver de point d’appui dans l’air. Erreur complète : l’aérostat à hélice prend son point d’appui dans l’air, exactement comme un bateau sous-marin à hélice entièrement immergé dans l’eau, le trouve dans l’eau ; il n’y a de différence que celle qui résulte de la densité des deux fluides. Tandis que l’hélice du bateau est petite, celle du ballon doit être grande. Le ballon, a-t-on dit encore, sera incapable de résister à la pression de l’air : il sera écrasé, mis en pièces, par son passage à travers le milieu ambiant. Erreur complète. Quand l’aérostat a une forme allongée, que son étoffe est rigide par la tension du gaz, il peut très bien pénétrer avec vitesse dans l’air où il se meut ; cela sera d’autant plus facile à réaliser que les aérostats dirigeables seront plus volumineux, et que leur étoffe sera plus solide. On a rappelé à ce propos que le ballon captif de Henri Giffard avait été éventré par le vent ; mais cette objection est profondément injuste, car ce grand aérostat a fonctionné pendant toute une saison, sans aucune avarie ; il a résisté à terre à de très grands vents, quand il était bien gonflé, et il n’a été déchiré que par une véritable tempête, qui enlevait les toits, alors qu’on avait négligé le soin de le tenir plein. De ce qu’un navire à vapeur