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de l’Exposition d’électricité, un aérostat pisciforme muni d’une hélice à l’avant. Cette hélice était actionnée par une machine dynamo très puissante et une pile électrique aux bichromates alcalins et de disposition spéciale.

Le 9 août 1884, MM. Renard et Krebs accomplirent pour la première fois un voyage aérien à courbe fermée, pendant lequel il leur fut possible de revenir à leur point de départ. Voici en quels termes ils ont communiqué à l’Académie des sciences le résultat de cette mémorable expérience dans une note qui a été présentée à l’Assemblée par un de ses membres les plus éminents, M. Hervé Mangon[1] :

Un essai de navigation aérienne, couronné d’un plein succès, vient d’être accompli dans les ateliers militaires de Chalais.

Le 9 août, à 4 heures du soir, un aérostat de forme allongée, muni d’une hélice et d’un gouvernail, s’est élevé en ascension libre, monté par MM. le capitaine du génie Renard, directeur de l’établissement, et le capitaine d’infanterie Krebs, son collaborateur depuis six ans. Après un parcours total de 7km,6, effectué en vingt-trois minutes, le ballon est venu atterrir à son point de départ, après avoir exécuté une série de manœuvres avec une précision comparable à celle d’un navire à hélice évoluant sur l’eau.

La solution de ce problème, tentée déjà en 1855, en employant la vapeur, par M. Henri Giffard[2], en 1872 par M. Dupuy de Lôme, qui utilisa la force musculaire

  1. Note présentée a l’Académie des sciences, le 18 août 1884.
  2. Nous rectifierons ici une légère erreur de date. La première expérience de M. Henri Giffard dans un aérostat vapeur à hélice a été exécutée, comme on l’a vu précédemment, en 1852.