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facilité que précédemment, le courant aérien devenu momentanément presque nul. Si nous avions eu encore une heure devant nous, il ne nous aurait pas été impossible de revenir vers Paris.

Cette manœuvre, à notre grand regret, dut être arrêtée promptement ; il ne fallait pas songer retarder plus longtemps la descente.

L’atterrissage eut lieu près du bois Servon, à Marolles-en-Brie, canton de Boissy-Saint-Léger (Seine-et-Oise), à une distance de 25 kilomètres du point de départ, après un séjour de 2 heures consécutives dans l’atmosphère.

Le vent de terre était assez vif ; notre guide-rope fut incapable de nous arrêter. Il fallut jeter l’ancre, qui ne mordit pas immédiatement, et notre nacelle eut à subir l’action de deux légers chocs qui nous permirent d’éprouver la solidité de notre matériel. Il n’y eut absolument rien d’endommagé.

La nouvelle disposition que nous avons adoptée mon frère et moi pour le gouvernail, nous paraît devoir être signalée, comme très favorable à la stabilité de route. Cet organe, confectionné en tissu de percaline lustrée, est placé à la pointe-arrière extrême et il fait sensiblement saillie au delà de cette pointe. Il est divisé en deux parties bien distinctes la moitié de sa surface, environ, est maintenue rigide et constitue la quille du navire aérien, tandis que le gouvernail proprement dit, qui forme la suite de cette quille, peut être incliné à droite et à gauche et déterminer, quand l’hélice est en rotation, un mouvement correspondant de tout