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hors d’état de fonctionner. Nous avons fait conduire l’aérostat à l’état captif sur le rivage de la Seine près du pont de Croissy, et là, à notre grand regret, nous avons dû procéder au dégonflement, et perdre en quelques instants le gaz que nous avions mis tant de soins à préparer.

Sans entrer dans de plus longs détails au sujet de notre retour[1], nous pouvons conclure de cette première expérience :

Que l’électricité fournit à l’aérostat un moteur des plus favorables, et dont le maniement dans la nacelle est d’une incomparable facilité ; Que dans le cas particulier de notre aérostat électrique, quand notre hélice de 2m,80 de diamètre tournait avec une vitesse de 180 tours à la minute, avec un travail effectif de 100 kilogrammètres, nous arrivions à tenir tête à un vent de 5 mètres environ à la seconde et, en descendant le courant, à nous dévier de la ligne du vent avec une grande facilité ;

Que le mode de suspension d’une nacelle un aérostat allongé, par des sangles obliques maintenues au moyen de brancards latéraux flexibles, assure une stabilité parfaite au système.

À la suite de l’ascension que nous avons exécutée le 8 octobre 1885, nous avons dû modifier quelques parties du matériel et refaire notamment de toutes

  1. Nous dirons ici que notre matériel a pu être ramené à Paris sans que rien absolument ait subi la moindre avarie ; grâce un mode spécial de fermeture de nos réservoirs d’ébonite, pas une goutte de liquide n’a été répandue dans la nacelle, et pas un seul charbon mince de la pile n’a été cassé.