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ce que nous pouvions constater en prenant sur le sol des points de repère au-dessous de notre nacelle.

Après avoir procédé aux expériences que nous venons de décrire, nous avons arrêté le moteur, et l’aérostat a passé au-dessus du Mont-Valérien. Une fois qu’il eut bien pris l’allure du vent, nous avons recommencé à faire tourner l’hélice, en marchant cette fois dans le sens du courant aérien ; la vitesse de translation de l’aérostat était accélérée ; par l’action du gouvernail nous obtenions facilement alors des déviations à gauche et à droite de la ligne du vent. Nous avons constaté ce fait en prenant comme précédemment des points de repère sur le sol ; plusieurs observateurs l’ont d’ailleurs vérifié, à la surface du sol.

À 4 h. 55 m., nous avons opéré notre descente dans une grande plaine qui avoisine Croissy-sur-Seine les manœuvres de l’atterrissage ont été exécutées par mon frère avec un plein succès. Nous avons laissé l’aérostat électrique gonflé toute la nuit, et le lendemain, il n’avait pas perdu la moindre quantité de gaz ; il était aussi bien gonflé que la veille. Peintres, photographes ont pu prendre l’aspect de notre navire aérien, au milieu d’une foule nombreuse et sympathique, que la nouveauté du spectacle avait attirée de toutes parts.

Nous aurions voulu recommencer le jour même une nouvelle ascension ; mais le froid de la nuit avait déterminé la cristallisation du bichromate de potasse dans nos réservoirs d’ébonite, et la pile, qui était loin d’être épuisée, se trouvait cependant ainsi