Dès le samedi 6, une hausse barométrique a été signalée le dimanche 7, le temps s’est mis au beau, avec vent faible nous avons décidé que l’expérience aurait lieu le lendemain, lundi 8 octobre 1883.
Le gonflement de l’aérostat a commencé à 8 h. du matin et a été continué sans interruption jusqu’à 2 h. 50 de l’après-midi. Cette opération a été facilitée par des cordes équatoriales qui pendaient à droite et à gauche de l’aérostat, et le long desquelles on descendait les sacs de lest. Le navire aérien étant tout à fait gonflé (fig. 91), il a été procédé de suite à l’installation de la nacelle et des réservoirs d’ébonite, contenant chacun 50 litres de la dissolution acide de bichromate de potasse. À 5 h. 20 m., après avoir entassé le lest dans la nacelle et avoir procédé à l’équilibrage, nous nous sommes élevés lentement dans l’atmosphère par un faible vent E. S. E.
La force ascensionnelle était, en comptant 10 kilogrammes d’excès de force pour l’ascension, de 1 250 kilogrammes. Le volume du ballon étant de 1 060 mètres, le gaz avait donc une force ascensionnelle de 1 180 grammes par mètre cube, résultat qui n’avait jamais été obtenu jusqu’ici dans les préparations en grand de l’hydrogène.
À terre, le vent était presque nul, mais comme cela se présente fréquemment, il augmentait de vitesse avec l’altitude, et nous avons pu constater par la translation de l’aérostat au-dessus du sol qu’il atteignait, à 500 mètres de hauteur, une vitesse de 5 mètres à la seconde.