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importance exagérée ; mais il est cependant de nature à corroborer la confiance que m’inspire la méthode employée pour mesurer les directions de route et les vitesses sur le sol.

À 1h,15′, nous avions marqué de notre mieux notre point sur la carte de l’État-major ; malheureusement, je n’ai pas réussi à ce moment à retrouver sur la terre la cour du Fort-Neuf de Vincennes, déjà trop éloignée. Quoi qu’il en soit, M. Zédé a tracé sur la carte, à partir du nouveau point de départ, les directions et les vitesses que je lui dictais, et quand, sur le point d’atterrir, nous nous sommes demandé quel pouvait être le village au-dessus duquel nous allions passer, M. Zédé, confiant dans sa route tracée sur la carte, nous répondit que ce devait être Mondécourt, sur les confins du département de l’Oise et de l’Aisne. Un instant après, les villageois, à qui nous demandions en passant sur leur tête quel était le nom de leur village, nous répétaient en criant le nom de Mondécourt.

D’après Dupuy de Lôme, le résultat de cette expérience peut se résumer ainsi :

1o Stabilité assurée malgré la forme oblongue, grâce au système du filet de balancine ;

2o Maintien de la forme au moyen du ballonnet à air ;

3o Faculté de maintenir le cap dans une direction voulue, quand l’hélice fonctionne, malgré quelques embardées dues en grande partie à l’inexpérience du timonier ;

4o Vitesse déjà importante imprimée à l’aérostat par rapport à l’air ambiant au moyen de l’hélice mue par huit hommes, cette vitesse s’étant élevée 2m,82 par seconde, ou 10 ¼ kilomètres pour 27 ½ tours d’hélice par minute ;