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Dès que l’hélice a été mise en mouvement, l’influence du gouvernail s’est immédiatement fait sentir dans le sens voulu, ce qui prouvait déjà que l’aérostat avait une vitesse propre par rapport l’air ambiant.

L’anémomètre présenté au courant d’air à l’avant de la nacelle restait d’ailleurs immobile, tant que l’hélice était stoppée, et tournait dès que l’on faisait fonctionner l’hélice motrice ; il prouvait donc ainsi que l’aérostat avait une vitesse propre sous l’influence de son moteur.

La stabilité de la nacelle, due à son nouveau mode de suspension, a été parfaite elle n’éprouvait aucune oscillation sous l’action des huit hommes travaillant au treuil de l’hélice, et l’on pouvait se porter facilement plusieurs personnes à la fois à gauche et à droite, ou de l’avant à l’arrière, sans qu’on s’aperçoive d’aucun mouvement, pas plus que sur le parquet d’un salon.

Évidemment le centre de gravité se déplaçait, il y avait un petit changement de quelques fractions de degré dans la verticale de tout le système, ballon et nacelle ; mais il était impossible d’apercevoir un mouvement relatif de la nacelle par rapport au ballon, ni rien d’analogue aux oscillations d’une embarcation flottante dont l’équipage se déplace.

M. Dupuy de Lôme a constaté que le navire aérien, sous le jeu de l’hélice, se déviait notablement de la ligne du vent, et il a pu évaluer la vitesse propre du système 2m,80 à la seconde.

La descente eut lieu très favorablement au delà de Mondécourt, à 10 kilomètres un quart dans l’est, 17 degrés nord de Noyon.

Il me paraît intéressant, ajoute le savant ingénieur, de relater ici le fait suivant, sans que j’y attache une