ments industriels les plus importants de Paris, de remarquables petites machines à vapeur à grande vitesse, qui lui rapportèrent bientôt une centaine de mille francs. Le jeune ingénieur put rembourser ce que lui avaient prêté ses amis David et Sciama (il eut malheureusement la douleur de les perdre successivement l’un et l’autre). Il donna bientôt naissance à l’injecteur des machines à vapeur, une des plus étonnantes inventions de la mécanique moderne, qui devait faire sa fortune.
Henri Giffard devint plusieurs fois millionnaire, mais il ne cessa jamais d’être le travailleur modeste et simple qu’on avait pu connaître au début de sa carrière. Les ballons restèrent sa préoccupation constante et l’objet de ses travaux les plus assidus. Il construisit le premier aérostat captif à vapeur, lors de l’Exposition universelle de 1867. L’année suivante, il fit installer à Londres un second aérostat captif qui cubait 12 000 mètres et qui avait nécessité des constructions gigantesques. Ce matériel coûta plus de 700 000 francs, que M. Henri Giffard perdit entièrement, sans proférer une seule plainte. L’éminent ingénieur ne regrettait jamais la dépense d’une expérience, si coûteuse qu’elle fût, parce que, disait-il, on en tirait toujours quelque profit.
Henri Giffard fut ainsi conduit peu à peu à donner naissance au grand ballon captif à vapeur de 1878, véritable monument aérostatique, que l’on peut appeler une des merveilles de la mécanique moderne. Tout le monde a encore présent à l’esprit ce globe de 25 000 mètres cubes, qui enlevait dans