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destiné à supporter les personnes et l’approvisionnement d’eau et de charbon.

La chaudière est verticale et à foyer intérieur sans tubes ; elle est entourée extérieurement, en partie, d’une enveloppe en tôle qui, tout en utilisant mieux la chaleur du charbon, permet aux gaz de la combustion de s’écouler à une plus basse température ; la cheminée est dirigée de haut en bas, et le titrage s’y opère au moyen de la vapeur qui vient s’y élancer avec force à sa sortie du cylindre, et qui, en se mélangeant avec la fumée, abaisse encore considérablement sa température tout en les projetant rapidement dans une direction opposée à celle de l’aérostat.

La combustion du charbon a lieu sur une grille complètement entourée d’un cendrier, de sorte qu’en définitive il est impossible d’apercevoir extérieurement la moindre trace de feu.

Le combustible que j’emploie est du coke de bonne qualité.

La vapeur produite se rend aussitôt dans la machine proprement dite ; celle-ci est à un cylindre vertical dans lequel se meut un piston qui, par l’intermédiaire d’une bielle, fait tourner l’arbre coudé placé au sommet. Celui-ci porte à son extrémité une hélice à 3 patelles de 3m,40 de diamètre, destinée à prendre le point d’appui sur l’air et il faire progresser l’appareil. La vitesse de l’hélice est d’environ 110 tours par minute, et la force que développe la machine pour la faire tourner est de 5 chevaux, ce qui représente la puissance de 25 ou 30 hommes. Le poids du moteur proprement dit, indépendamment de l’approvisionnement et de ses accessoires, est de 100 kilogrammes pour la chaudière, et de 58 kilogrammes pour la machine ; en tout 159 kilogrammes ou 50 kilogrammes par force de cheval, ou bien encore 5 à 6 kilogrammes par force d’homme ; de sorte que s’il s’agissait de produire le même effet par ce dernier moyen, il faudrait, ce qui serait impossible, enle-