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Voici enfin un autre propulseur proposé par M. Ziégler en 1868[1] ; cet appareil, d’une complication inouïe (fig. 80), a été exposé dans le jardin des Tuileries pendant la durée de l’Exposition universelle de 1878. Pourquoi rechercher ces roues, ces rames, ces aubes, quand il est si simple de recourir à une hélice actionnée par un moteur puissant et léger ?

Un inventeur nommé Lassie a été jusqu’à proposer le ballon à vis, qui en tournant sur son axe se visserait dans l’atmosphère (fig. 81) ! Voici comment il décrit ce curieux système.

Le navire aérien est un cylindre métallique de 32 mètres de diamètre et long de 10 diamètres ou de 320 mètres. Quatre voilures de 9 mètres de hauteur sont soudées par-dessus, en forme de spirales faisant un tour et demi sur toute sa longueur ; c’est donc une grande vis aérienne plus grande que le cylindre ou que le navire lui-même qui lui sert d’axe ; en faisant un tour et demi sur lui-même, il parcourt 520 mètres de distance pour produire ce mouvement de rotation, 640 hommes placés au centre du gaz ou centre du cylindre, dans le tunnel ou tube métallique de 260 centimètres de diamètre, marchent circulairement au commandement du sifflet, comme les écureuils qui font tourner leurs cages.

Un autre projet analogue a été publié en 1878, par un nommé Desplats, qui proposait de faire monter dans l’atmosphère un aérostat sphérique dont la surface extérieure était hélicoïdale. Cet

  1. Propulseur universel pour la direction des aérostats, Paris. in-8o de 10 pages avec figures.