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tés que les premières. Une roue horizontale, mue par un seul homme, les fait agir en temps et lieu. Un gouvernail, enfin, est placé derrière la nacelle, et un taille-vent la proue. Ce taille-vent est une sorte de tranchant qui divise l’air et le vent et leur présente deux plans inclinés[1].

M. Delamarne insistait sur ce point que dans son système le ballon « ne remorquait pas la nacelle, et la nacelle ne remorquait pas le ballon. » Il disait, que son système tenait la fois du plus lourd que l’air et du plus léger que l’air[2].

Quoi qu’il en soit, l’expérience, annoncée avec une assez grande publicité, eut lieu le 2 juillet 1865, dans le voisinage du jardin du Luxembourg. Le résultat en fut piteux. L’aérostat l’Espérance, fut gonflé, mais l’inventeur n’y adapta aucun des organes de propulsion qu’il avait décrits. La nacelle seule portait des hélices latérales, un taille-vent et gouvernails.

Voici en quels termes un témoin de l’expérience, M. Jouanne, ingénieur des arts et manufactures, en deux a décrit le résultat :

L’aérostat l’Espérance s’est enlevé à six heures du soir en tournant sur lui-même, et tant que nos yeux ont pu l’apercevoir, il a continué ses circonvolutions. Il a suivi d’ailleurs la direction du vent, qui soufflait du nord au

  1. Article communiqué par M. Delamarne à la Science pittoresque, 7e année, no 47, du 27 mars 1865.
  2. Nous ferons remarquer que cette propriété dont il a été question déjà dans le chapitre précédent, s’applique à tous les aérostats ; plus légers que l’air quand ils montrent ils sont un peu plus lourds que l’air quand ils descendent.