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diamètre montés au-dessus d’un petit siège assez commode quatre montans de bois couverts de lames de verre soutenaient ces deux globes. La pièce inférieure qui servait de soutien et de base au siège, était un plateau enduit de camphre et couvert de feuilles d’or. Le tout était entouré de fils de métal. Aussitôt que j’eus aperçu cette machine électrique de nouvelle forme je devins moins incrédule….

Enfin, il n’y eut bientôt plus aucun doute à former. Scintilla dont le corps était aussi alerte que l’imagination, monte lestement sur la méchanique, et poussant promptement une détente, nous vîmes les deux globes tourner avec une rapidité prodigieuse. Messieurs, dit-il, vous voyez que pour m’élever en l’air, mon principal moyen est d’annuler au-dessus de ma tête la pression de l’atmosphère. Observiez que la percussion de la lumière agit actuellement au-dessous de ma méchanique. C’est elle qui va m’enlever sans beaucoup d’efforts, et, maître du mouvement de mes globes, je descendrai ou monterai en telles proportions qu’il me plaira. Vous voyez encore. Mais nous ne l’entendions plus. Sa machine entourée tout à coup d’un cercle lumineux, s’était enlevée avec la plus grande vitesse. Jamais spectacle si nouveau et si beau ne s’offrit il nos yeux. Nous le vîmes pendant quelque temps rester immobile, puis redescendre, puis s’élever de nouveau. Enfin nous le perdîmes de vue.

On est vraiment surpris de trouver ce récit dans un livre publié avant la découverte des aérostats. Ne croirait-on pas lire la description d’une ascension en ballon ? La machine imaginaire de l’auteur du Philosophe sans prétention donne assurément à penser, et le choix de l’électricité comme moteur, est remarquablement choisi, à une époque où l’on