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fort. En résumé, la solution du problème exige quatre conditions 1o un moteur ; 2o une hélice ; 3o un gouvernail 4o un vent inférieur à la vitesse propre[1].

Avant d’en arriver à une conclusion aussi nette, qui dérive des expériences entreprises par Giffard, Dupuy de Lôme, les frères Tissandier et MM. les capitaines Renard et Krebs, il a été proposé bien des projets, il a été réalisé bien des essais, et nous allons, dans ce chapitre, résumer l’histoire de la propulsion mécanique des aérostats.

Elle date de l’origine de la navigation aérienne le général Meusnier, les frères Robert, Alban et Vallet, en avaient la notion exacte, mais il leur manquait la machine qui pût leur fournir la force.

On a pensé à appliquer des propulseurs de toute espèce à des ballons de toutes les formes. En 1784, un physicien assez célèbre, Carra, présentait à l’Académie des sciences un Mémoire sur la nautique aérienne[2] ; il proposait de munir les aérostats sphériques d’ailes tournantes qui n’agiraient que dans un sens de rotation, la toile de la palette de propulsion se repliant dans le mouvement de retour. Le système était muni d’un gouvernail, et un ballon sonde hérissé de pointes métalliques devait recueillir l’électricité atmosphérique, sans que l’auteur expliquât nettement le but qu’il se proposait (fig. 64). Ce ballon-sonde devait aussi servir à faire monter

  1. Revue des Deux Mondes, livraison du 1er janvier 1885.
  2. Essai sur la nautique aérienne, lu à l’Académie royale des sciences de Paris le 14 janvier 1784, par M. Carré. Paris, 1784. in-8o de 24 pages avec planche-frontispice.