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niques dont nous venons de parler, nous placerons ceux qui veulent se contenter de chercher à différents niveaux dans l’atmosphère des vents propices.

Les projets de monter et descendre dans l’air, automatiquement, sans jeter de lest et sans perdre de gaz pour aller à la rencontre des courants aériens favorables, ont été très nombreux. Nous avons signalé la poche à air du général Meusnier ; nous avons vu qu’à peu près à la même époque, Pilâtre de Rozier proposait de joindre un ballon à air chaud à un aérostat à gaz, afin d’obtenir à volonté l’ascension et la descente en élevant ou en abaissant la température du gaz, c’est-à-dire en diminuant, ou en faisant accroître la densité du système.

Parmi les aéronautes les plus convaincus de l’efficacité de l’utilisation des courants aériens à différentes altitudes, nous ne devons pas oublier de mentionner le célèbre Dupuis-Delcourt, dont les ascensions ont été nombreuses, et dont les travaux sont devenus classiques dans l’étude de l’aérostation.

Dès 1824, alors qu’il n’avait que vingt-deux ans, il se mit à l’œuvre, et de concert avec son ami Richard, il construisit sa flottille aérostatique ; c’était un système formé de cinq ballons accouplés : un aérostat central, et quatre autres plus petits qui l’entouraient. Au-dessous de l’aérostat principal, se croisaient deux grandes vergues horizontales d’où partaient les cordes d’attache des quatre ballons destinés à sonder l’atmosphère. Ce système ne donna point de bons résultats.