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La puissance produite par la différence des résistances de l’air sur un aérostat allongé et incliné est d’autant plus précieuse, dit Prosper Meller[1], qu’elle ne nécessite aucun surcroît de poids ; elle s’effectue d’elle-même, en augmentant on en dirigeant la légèreté, de manière qu’en réservant toute la force ascensionnelle, elle ne nuit en rien à l’application de tout autre procédé.

Dans le projet de Prosper Meller, son aérostat allongé, qu’il désignait sous le nom de locomotive aérienne, devait avoir de grandes dimensions. Comme tous ceux qui se bornent à exposer la simple description de leur système, il ne semblait se rendre compte en aucune façon des difficultés pratiques de construction. Il proposait de construire le ballon en tôle de fer. Ne perdant pas de gaz, dit-il, « la machine conserverait sa force ascensionnelle ; les variations atmosphériques ne feraient pas changer son volume, et enfin, l’océan ne serait plus pour elle qu’un détroit ». La locomotive aérienne devait avoir la forme d’un cylindre terminé par deux cônes (fig. 61) ; elle devait être munie d’hélices sur ses parois. L’aérostat devait pouvoir s’incliner pour obtenir l’effet de direction.

Les parties supérieures et inférieures de notre locomotive, dit Meller, qui représentent deux vastes plans inclinés, produiront l’avancement horizontal en s’appuyant successivement sur l’air dans l’ascension et dans la descente.

  1. Des aérostats. Navigation aérienne ; chemin de fer aérostatique, aérostats captifs, par Prosper Meller jeune, 1 vol. in-8o avec planches, Bordeaux, 1851.