Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/215

Cette page a été validée par deux contributeurs.

discours ne valent pas une seule expérience. À l’œuvre donc, monsieur Pétin[1] !

Quand on se reporte aux journaux du temps, on se rend compte de l’émotion que produisit le projet de Pétin. On ne s’attendait à rien moins qu’à une révolution produite par la solution complète du grand problème. On en jugera par une notice que nous empruntons à l’Argus à la date du 14 septembre 1851. Cette notice fut reproduite par la plupart des journaux du temps.

Nous aurons dans quelques jours l’essai de navigation aérienne d’après le système Pétin, qui n’aboutit à rien moins qu’à la solution du problème de la direction des ballons.

Nous avons entendu de la bouche même de l’inventeur les explications les plus lucides sur sa curieuse découverte. Nous sommes encore sous le charme qui captivait son nombreux auditoire, à la suite de cette brillante description donnée ex professo.

Nous avons visité en détail l’appareil gigantesque au moyen duquel M. Pétin doit faire sa première expérience. Le vaste emplacement du Champ de Mars a été choisi par l’aéronaute mécanicien pour cette audacieuse tentative. Il eût été difficile de faire un autre choix, car la locomotive aérienne se développe avec toutes ses dépendances sur cinquante-quatre mètres de longueur, vingt-sept mètres de large et trente-six mètres de haut. Le point de départ est connu : il est possible, sans encombre ; mais il est permis de se demander sur quel terrain ira se reposer cette immense machine à l’envergure géante. Espérons, toutefois, que M. Pétin a tout prévu

  1. Feuilleton de la Presse du 4 juillet 1850.