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jet ; nous reproduisons l’un d’eux, où l’on voit de grandes hélices figurer au-dessous des plans inclinés (fig. 60). D’autres dessins montrent une série de plans inclinés au milieu du châssis inférieur. Pétin exposa son système au public, dans ses ateliers de la rue Marbœuf ; il reçut la visite du Président de la République, qui fut le premier souscripteur de son système. L’heureux inventeur trouva enfin dans Théophile Gautier un apologiste ardent, qui contribua à le rendre célèbre, et à attirer l’attention du monde sur ses projets.

On sera étonné aujourd’hui de voir jusqu’à quel point peut s’égarer dans ses appréciations, un écrivain et un poète, quand il traite de questions qui ne lui sont point connues. Voici les principaux passages du feuilleton que Théophile Gauthier publia dans la Presse sur le navire aérien de M. Pétin :

Nous avons dit quelques mots, plus haut, de M. Pétin ; parlons maintenant de son système. Ce n’est plus seulement un aérostat dans les conditions ordinaires ; c’est une combinaison grandiose, c’est un véritable navire avec tous ses agrès, qu’on peut voir d’ailleurs, puisqu’il est exposé aux regards de tous, aux Champs-Élysées, rue Marbeuf. L’espoir de la navigation aérienne est là. Si le succès couronne ses efforts, gloire éternelle à M. Pétin !

Ce navire suspendu dans les airs par trois énormes aérostats reliés entre eux, a 70 mètres (210 pieds) de longueur sur 10 mètres (30 pieds) de largeur, 12 156 mètres carrés de superficie, et les aérostats cubent 4 190 mètres de gaz. La force ascensionnelle est égale à 15 000 kilogrammes. La grande dimension de cet appareil, qui présente quelque chose comme la nef de