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Lorsqu’on a décidé, dit le baron Scott, qu’on ne parviendrait jamais à diriger les machines aérostatiques, on entendait sûrement celles de ces machines avec lesquelles on a fait les expériences ascensionnelles en effet elles avaient reçu une forme (celle sphérique) qui s’opposait si invinciblement à leur direction que ce n’est pas sans raison qu’on avait jugé qu’il serait toujours impossible de leur adapter des agents qui eussent l’excès de puissance indispensable à l’effet qui doit être produit, pour procurer la direction. Aussi n’est-ce point de semblables machines dont j’entends parler, lorsque j’en annonce une qui sera dirigée à volonté ; mais d’un aérostat dont la forme permettra cet excès de puissance aux agents dont il sera muni, lequel aura une enveloppe constamment imperméable, et assez solide pour résister au frottement du courant d’air contre lequel on le fera cingler.

Le baron Scott a donné une description très étendue, quoique souvent bien confuse, de son aérostat dirigeable. Il insiste longuement sur la nécessité d’abandonner la forme sphérique, et de recourir à une forme allongée analogue à celle des poissons (fig. 57). Son navire aérien devait être de très grande dimension, formé d’une double enveloppe d’une grande solidité et muni de deux poches ou sortes de vessies natatoires, où l’on pourrait comprimer et décomprimer de l’air, pour faire monter et descendre à volonté le système sans perdre de gaz et sans jeter de lest, d’après le principe du général Meusnier. Le baron Scott admet qu’en comprimant l’air dans la poche d’avant ou d’arrière, on peut incliner le navire aérien dans un sens ou dans l’autre, et lui donner ce qu’il appelle la position