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soulevez-le vivement en le tenant horizontalement et à plat, vous vous apercevrez que l’air oppose une résistance très sensible ; recommencez l’expérience, en inclinant l’écran de manière à ce que sa surface forme un angle appréciable avec la ligne de l’horizon, vous verrez que l’air, en glissant sur le plan incliné, fait dévier ce plan dans le sens opposé à son inclinaison. Votre bras, si vous agissez violemment, sera entraîné obliquement par le mouvement de l’écran.

D’après ce principe, on s’est trouvé conduit à proposer de munir l’aérostat de grandes surfaces planes, qui, inclinées convenablement, le dirigeraient dans un sens ou dans un autre, pendant sa montée ou sa descente. On a encore pensé à se servir du ballon lui-même comme d’un plan incliné, en donnant au navire aérien la propriété de s’incliner au gré du pilote aérien. Si ces méthodes sont efficaces, il suffirait de s’élever et de descendre successivement, sans perdre de gaz et sans jeter de lest, pour que le ballon puisse en quelque sorte tirer des bordées dans le sens de la verticale.

Telle est l’idée fondamentale qui a servi de base à un grand nombre de projets, paraissant rationnels au premier examen, et que nous avons réunis sous le nom de ballons planeurs.

Un officier distingué de notre armée, le baron Scott, capitaine de dragons, exposa le principe des ballons planeurs en 1789[1].

  1. Aérostat dirigeable à volonté, par M. le baron Scott. À Paris, 1789. 1 vol. in-8o avec 2 planches.