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me trouvai au-dessus de la moyenne région ; mais comme cette attraction me faisait monter avec trop de rapidité, et qu’au lieu de m’approcher de la lune, comme je le prétendais, elle me paraissait plus éloignée qu’à mon parlement, je cassai plusieurs de mes fioles, jusqu’à ce que je sentis que ma pesanteur surmontai l’attraction et que je redescendais vers la terre ; mon opinion ne fut pas fausse, car j’y retombai quelque temps après.

Dans sa relation des États du Soleil, Cyrano de Bergerac décrit une autre machine qu’il appelle un oiseau de bois. Swift dans ses aventures de Gulliver a décrit l’île de Laputa, qui plane au moyen de procédés électriques. Nous allons voir tout à l’heure l’électricité intervenir encore dans d’autres curieuses fantaisies aériennes

Un Anglais, l’évêque Wilkins, écrivain remarquable du dix-huitième siècle, a écrit un ouvrage sur les Hommes volants[1] où il discute sérieusement l’histoire et les conditions du vol artificiel. Rétif de la Bretonne l’a imité, dans son livre rare et curieux La découverte australe par un homme volant[2] où il publie de charmantes vignettes représentant les aventures de son héros Victorin parcourant les divers pays au moyen de ses ailes artificielles.

Un autre livre rare et précieux que je possède

  1. Les hommes volans ou les aventures de Pierre Wilkins. Traduites de l’anglais et ornées de figures en taille-douce. 3 vol. in-18 à Londres et à Paris, 1763.
  2. La découverte australe par un homme volant ou le dédale français. Nouvelle très philosophique. 4 vol. in-18 avec nombreuses vignettes, Leipsick, 1781.