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bougie n’y vacillerait pas. Le ballon est exactement dans les mêmes conditions, par rapport au courant aérien où il est plongé, qu’une boule de bois qui serait lestée dans le courant d’un fleuve ; cette boule avance, mais ce n’est pas elle qui marche, c’est l’eau dans laquelle elle est plongée.

On voit donc combien il est illusoire d’admettre que des voiles pourraient avoir la moindre influence sur la propulsion d’un aérostat ; elles ne seraient jamais gonflées, par cette raison qu’il n’y pas de vent en ballon. Malgré l’évidence des faits, on ne saurait croire combien ont été nombreux les inventeurs qui ont proposé de munir les ballons de voiles, à l’instar des navires, auxquels cependant ils ressemblent si peu dans leur mode de translation. Nous avons résolu de faire connaître dans ce chapitre quelques-unes des propositions qui ont été faites à ce sujet, depuis l’origine même de la navigation aérienne ; nous y joindrons l’histoire de quelques autres utopies plus ou moins irréalisables, qui nous donneront l’occasion d’indiquer à nos lecteurs les écueils de l’imagination, quand elle n’est pas guidée par le raisonnement et la pratique.

Les archives de l’Académie des sciences sont encombrées de projets de ballons à voiles, et les écrits du temps des Montgolfier, sont remplis de systèmes analogues.

Nous reproduisons ici, il titre de curiosité, l’un des premiers mémoires qui aient été présentés à l’Académie des sciences à ce sujet. Par une singulière coïncidence, l’auteur, qui était, comme on va le