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tenu dans le ballon intérieur formé de soie rendue imperméable par un vernis au caoutchouc. Cette enveloppe doit être aussi légère qu’il est possible, plus grande que le volume du gaz qu’elle contient, en sorte qu’elle ne soit jamais complètement tendue à la partie inférieure. On la nomme enveloppe imperméable. La seconde enveloppe, dite de force, peut être de toile et d’autant plus épaisse que l’aérostat est plus grand ; on la fortifie encore à l’extérieur par un réseau de cordes. Elle doit être imperméable à l’air atmosphérique comprimé. On laisse entre les deux enveloppes un assez grand espace dont nous allons voir l’usage.

Un tuyau de même tissu que l’enveloppe de force fait communiquer cette enveloppe avec une pompe foulante établie dans la nacelle. On peut, au moyen de cette pompe, comprimer l’air entre les deux enveloppes et augmenter ainsi la pesanteur spécifique du système. Comme l’enveloppe est disposée pour n’être presque pas extensible et comme les cordes dont elle est enveloppée extérieurement ne lui permettent pas de se déformer, on peut regarder le volume de l’aérostat comme à peu près invariable, tandis que son poids augmente ou diminue en raison de la densité moyenne des deux gaz qu’il contient. Ces gaz, séparés l’un de l’autre par l’enveloppe imperméable, sont constamment en équilibre de part et d’autre de cette enveloppe, qui, n’étant jamais tendue et ne supportant aucun effort, peut être du tissu le plus mince et le plus léger. Aussi, lorsque les aéronautes sont à une grande hauteur, il leur suffit,