Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/161

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

fier ; il songea à appliquer aux ballons son système de rames et conçut un système de direction très élémentaire. C’était un ballon sphérique, à gaz hydrogène, dont l’appendice portait un parachute on pouvait manœuvrer dans la nacelle, deux ailes ou rames et un gouvernail (fig. 42).

Ce système ressemblait beaucoup à sa voiture volante, dont la curieuse caricature de la première Partie représente l’aspect d’ensemble. Blanchard avait, comme on le voit, appliqué à la nacelle d’un ballon à gaz les ailes et le parachute de son appareil d’aviation. C’est avec beaucoup de bon sens qu’il rendit hommage à la découverte des frères Montgolfier, et dans une lettre insérée dans le Journal de Paris, il convint de bonne grâce, qu’il ne se serait jamais élevé dans l’air sans les ballons.

L’ascension de Blanchard eut lieu au Champ-de-Mars le 2 mars 1784 ; elle fut signalée par un incident curieux. Un jeune officier de l’école de Brienne, Dupont de Chamtbont, voulut monter de force dans la nacelle, et ayant tiré son épée, il blessa l’aéronaute à la main. Blanchard dut laisser ses ailes à terre : il n’emporta que son gouvernail et descendit à Billancourt. Il raconta qu’il avait opéré des manœuvres particulières, et qu’il avait réussi marcher contre le vent[1] en manœuvrant l’appendice de l’aérostat, mais rien ne justifie ces affirmations on se moqua de l’aéronaute, et des dessins satiriques furent faits contre lui. Blanchard, hâtons-nous de l’ajouter pour sa mémoire, se releva dignement de cet échec ; il eut l’honneur de