Page:Tissandier - La navigation aerienne 1886.djvu/152

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du sol, et passer même une fois au-dessus de la tête d’un spectateur. Nous ne pouvons que renouveler ici les remerciements que nous avons déjà adressés à MM. Renard et Krebs, pour leur extrême obligeance et l’intérêt qu’ils semblaient prendre à nos essais.

Après ce résultat, nous avions formé le projet d’étudier avec cet appareil les avantages ou les inconvénients de l’emploi de plans plus ou moins étendus, d’angles plus ou moins ouverts, et enfin, de diverses vitesses dans chacun de ces cas ; mais nos ressources, alors plus qu’épuisées par ces longs et coûteux travaux, ne nous le permirent pas et, il notre grand regret, nous avons dû depuis, nous contenter d’indiquer le programme de nos expériences, sans pouvoir le réaliser nous-même.

L’expérience que nous venons de rapporter corroborait, d’ailleurs, nos prévisions, et nous pensons aujourd’hui pouvoir tracer les lignes principales d’un aéroplane, sans crainte de commettre de grave erreur. Dans un aéroplane, comme dans un ballon, la résistance il la translation croit comme le carre de la vitesse ; la force motrice devra donc, ici aussi, croire comme le cube de cette vitesse, mais comme, pour un angle donné et supposé invariable, la poussée de sustention et la résistance à la translation seront toujours dans le même rapport, le poids disponible augmentera avec le carré de la vitesse, de sorte qu’on se trouve sur ce point, plus avantage qu’avec l’emploi des ballons.

Il faut remarquer, par contre, qu’avec le système aéroplane, les grandes constructions ne procureront que l’avantage de pouvoir obtenir des moteurs relativement plus légers et plus économiques.

Il est bien évident que les premiers essais qu’on pourrait traiter avec des aéroplanes ne seraient que d’une courte durée. Ayons d’abord des vues modestes. Qu’une machine aérienne fonctionne seulement une heure, une demi-heure même, à la vitesse d’une quinzaine de mètres par seconde, et le progrès accompli sera immense ;