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Le principe de cet appareil consiste à maintenir sur l’air un vaste plan auquel des hélices propulsives communiquent un rapide mouvement de translation. Personne, que nous sachions, n’avait obtenu de bons résultats au moyen des aéroplanes, avant Pénaud, qui employa encore le caoutchouc tordu pour mettre en mouvement ces petits appareils si étonnants par la simplicité de leur mécanisme (fig. 36). Cet ingénieux expérimentateur n’a malheureusement réalisé que des types d’aéroplanes de petites dimensions. La maladie qui devait nous l’enlever, a sans doute entravé ses recherches. Quelques années avant sa mort, il avait cependant publié, avec le concours d’un de nos amis communs, M. P. Gauchot, ingénieur distingué, un projet d’aéroplane de grandes dimensions ; la mort de Pénaud dut en empêcher la réalisation. Cette construction eût sans doute entraîné d’assez fortes dépenses, mais nous croyons qu’elle eût donne la preuve victorieuse de la supériorité de l’aéroplane sur tous les appareils que nous avons décrits ci-dessus.


Fig. 36. — Aéroplane d’Alphonse Pénaud.

À l’époque où Pénaud se rattachait définitivement à l’emploi de l’aéroplane comme à la méthode la plus capable de donner des résultats pratiques, nous poursuivions encore la création d’appareils basés sur l’imitation du vol de l’oiseau. Nos yeux s’ouvrirent enfin à l’évidence et nous entrâmes dans la voie que, depuis lors, nous n’avons plus cesse de suivre. Nous ne tar-