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tour de l’hippodrome. Il était debout, vêtu d’une robe blanche fort longue et fort large, dont les pans, retroussés avec de l’osier, lui devaient servir de voile pour recevoir le vent. Il s’éleva comme un oiseau, mais son vol fut aussi infortuné que celui d’Icare. Il se brisa les os[1].

Au treizième siècle, le moine anglais Roger Bacon a affirmé, dans son livre De mirabili potestate artis et naturæ, que l’homme pourrait un jour voler dans l’atmosphère ; mais il ne donne aucune indication sur un mécanisme quelconque, et il se contente d’une simple prophétie

« On fabriquera des instruments pour voler, au moyen desquels l’homme assis fera mouvoir quelque ressort qui mettra en branle des ailes artificielles comme celles des oiseaux. » Et rien de plus. Une hypothèse exprimée de cette manière, ne permet assurément pas de compter Roger Bacon au nombre des précurseurs des Montgolfier.

Au quinzième siècle, Jean Muller, dit Regiomontanus, aurait construit une mouche de métal qui se soutenait dans l’air, et un aigle de fer qui serait allé au-devant de l’empereur Frédéric IV et aurait volé sur un parcours de mille pas aux environs de Nuremberg. Ces récits sont peu vraisemblables.

On a encore souvent parlé de Dante de Pérouse qui, au quatorzième siècle, aurait réussi à construire des ailes artificielles au moyen desquelles il se serait élevé et aurait franchi le lac Trasimène.

  1. Histoire de Constantinople, par Cousin.