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raconté du ton le plus affirmatif qu’une colombe de bois, faite par Archytas à l’aide de la mécanique, s’envolait ; sans doute elle se soutenait au moyen de l’équilibre, et l’air qu’elle renfermait secrètement la faisait mouvoir[1]. »

Voilà tout ce que l’histoire a laissé ; cette phrase laconique n’autorise en aucune façon les affirmations qui ont été publiées postérieurement par des écrivains trop crédules. Dans plusieurs autres auteurs, Cassiodore, Michel Glycas, etc., on trouve des histoires vagues d’oiseaux artificiels qui volaient et qui chantaient. Il semble à peu près certain qu’il s’agit de contes imaginaires, bien plutôt que de faits réels.

Il n’en est pas moins vrai que des appareils d’aviation ont été expérimentés depuis des temps très reculés.

Au onzième siècle, Olivier de Malmesbury, savant bénédictin anglais, entreprit de voler en s’élevant du haut d’une tour, mais les ailes qu’il avait attachées à ses bras et à ses pieds n’ayant pu le porter, il se cassa les jambes en tombant, et mourut à Malmesbury en 1060[2].

Au douzième siècle, un Sarrasin, qui passa d’abord pour magicien, fit, d’après la légende, une tentative de vol aérien à Constantinople, sous le règne d’Emmanuel Comnène. Il était monté sur le haut de la

  1. Aulu-Gelle, Nuits attiques, X, 12.
  2. Extrait d’un mémoire sur le vol lu à l’Académie de Lyon le 11 mai 1773, par M. Mongez, chanoine régulier de la Congrégation de France. — Essai sur l’art du vol aérien, Paris, 1784.