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cien aurait aussi connu le moyen de voler dans l’espace. Les Capnobates, peuple de l’Asie Mineure, dont le nom signifie marcheurs par la fumée, auraient trouvé le moyen de s’élever à l’aide de l’air raréfié par le feu.

Reproduire avec détails des fables de ce genre, n’aurait qu’un intérêt purement mythologique. Là n’est pas notre but ; nous voulons passer en revue les expériences qui ont pu être faites, et les idées rationnelles qui ont pu être émises au sujet de la navigation aérienne avant les Montgolfier. Sans chercher des documents dans les traités d’aérostation écrits depuis un siècle et qui, la plupart du temps, se recopient les uns les autres, je me suis efforcé de remonter aux sources originales afin d’offrir au lecteur des renseignements inédits, sûrs et précis. Le premier document que les historiens spéciaux aient signalé au sujet des appareils de vol mécanique, est relatif à la colombe volante d’Archytas[1]. On a beaucoup écrit à ce sujet, mais en oubliant trop souvent le texte original. Il n’existe, à notre connaissance, aucun autre texte que celui des Nuits attiques d’Aulu-Gelle. Or, voici ce qu’Aulu-Gelle a écrit, d’après la traduction française de la collection Nisard : « Les plus illustres des auteurs grecs, et, entre autres, le philosophie Favorinus, qui a recueilli avec tant de soins les vieux souvenirs, ont

  1. Archytas de Tarente, célèbre phytagoricien, était un mathématicien profond et un mécanicien habile. Il vivait 400 ans avant l’ère chrétienne. On lui doit de grandes inventions, notamment celles de la vis, de la poulie et du cerf-volant.